Il a suffit d’une nuit. Une seule. Et le fragile équilibre de l’Echiquier a été réduit à l’état de cendres : Les Fourbes viennent de revendiquer leur indépendance. Du côté des Avides et des Belliqueux, c’est la panique totale ce matin, impossible de savoir exactement à quel point les dégâts sont graves, d'autant que certains Fourbes ont été surpris à faire usage de dons... Alors qu'Aquaworld et Trickyland sont sur le pied de guerre, Mazecity est en effervescence, organisant sa première élection afin d'élire son futur dirigeant.
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L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy)
Luna Avencurus
✘ Coups joués : 41 ✘ Don : Mauvais Souvenir ✘ Localisation : Retourne toi ~ Date d'inscription : 25/08/2016 Points : 32
Sujet: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Mar 25 Oct - 14:28
L’ABIME REGARDE AUSSI EN TOI #Cannelle Delaunoy
Luna n'aurait jamais du survivre à cette nuit durant laquelle elle avait flâné dans les méandres de la tentaculaire ville souterraine, territoire du clan des fourbes. Dire que la jeune lady s'y était égarée serait une exagération, en effet pour se perdre encore faut-il avoir une destination et la jeune fille s'était contentée de déambuler sans but réel dans la mégalopole qu'elle ne connaissait pas. L'absence de lumière naturelle était compensée dans les zones les plus fréquentées de la ville par un éclairage omniprésent et très agressif mais pour les courageux ou les inconscients qui se sentaient l'âme assez aventurière pour s'éloigner de ces lieux surpeuplés, la ville troglodyte dévoilait son vrai visage. Les lumières rassurantes des éclairages artificiels diminuaient en nombre plongeant les environs dans une pénombre crépusculaire permanente, tout semblait alors se déformer ; les ombres des objets s'allongeaient lentement sur les murs grisâtres de bâtiments silencieux à l'aspect fantomatique. L'imagination s'emballait facilement en de tels lieux où le simple bruit de votre respiration rompt le silence de l'endroit et semble pouvoir être entendu à des kilomètres et où la lumière presque inexistante projette des ombres filiformes et oniriques sur tous les objets aux alentours.
Et c'est dans une de ces ruelles particulièrement sombre que l’événement se produisit. A dire vrai, Luna avait eu un mauvais pressentiment bien avant de pénétrer dans la tortueuse allée, l'oppressante sensation d'être observée l'avait accompagnée durant la quasi totalité de sa vadrouille nocturne. Peut-être était-ce car elle avait été l'héritière d'une puissante et riche famille ou peut-être était-ce lié aux lieux mal famés qu'elle avait fréquenté, quoi qu'il en soit Luna avait l'habitude qu'on la suive et était relativement perceptive lorsque la chose arrivait, elle avait dans ces situations l'impression de voir une forme furtive qui resterait toujours à la périphérie de son regard sans qu'elle puisse réellement la discerner. La jeune lady ne savait ni qui ni pourquoi ni même combien de personne la filait et n'y prêtait que peu d'attention préférant goûter le regain d'intérêt qu'elle ressentait pour son escapade nocturne maintenant qu'elle se savait probablement en danger. L'adrénaline la fit frissonner et son sourire enjoué s'accentua.
Lorsqu'elle aperçu la silhouette qui lui barrait le chemin à quelques mètres devant elle et qu'elle repéra du coin de l’œil les deux autres qui s'approchaient lentement d'elle dans son dos, Luna comprit que son pressentiment avait été exact cette fois encore. Elle était piégée et ses chances de survie auraient du être nulles, néanmoins ses assaillants firent une erreur. Préférant visiblement jouer avec leur proie que de s'en débarrasser immédiatement, ils venaient de perdre l'effet de surprise que leur embuscade aurait pu avoir, voulant probablement terroriser la jeune lady, peut-être même avaient-ils préparé un petit discours à cet égard, Luna ne le saurait jamais car dès que l'assaillant lui faisant face fut assez proche d'elle, la jeune fille saisit un couteau qu'elle transportait avec elle et se jeta sur la silhouette en un mouvement qui relevait plus de la bête sauvage que de l'être humain. Surpris de cette réaction, son adversaire balança gauchement sa propre arme en direction de Luna en un vain effort pour la faire reculer, la jeune lady n'en fit rien et accepta le coup sans dévier de sa trajectoire. La lame de Luna s'enfonça dans la gorge de son premier assaillant qui émit un bruit entre l'exclamation de surprise et le gargouillement. La jeune fille se retourna vivement et se jeta sur la silhouette la plus proche du duo restant avant même que le corps de leur camarade n'ait touché le sol, celui-ci eu une réaction proche de celle de son compagnon déjà tombé et le rejoignit bien vite. Le troisième homme quand à lui sorti de son état de stupeur et assura ce qui était probablement une posture de combat, Luna se contenta de diriger vers lui sa lame goûtant encore du sang de ses anciens associés et le fixa, son éternel sourire enjoué plaqué sur son visage ce qui sembla grandement déstabiliser son adversaire.
Le combat fut bref, l'homme était probablement meilleur combattant que la jeune lady néanmoins la vitesse avec laquelle avait été éliminé ses camarades avait fait naître en lui une sourde inquiétude de bientôt les rejoindre, bien que leur sort ait été bien plus le résultat de leur négligence qu'un réel talent pour le combat de Luna, mais dans la pénombre de cette ruelle même la plus fragile des jeunes filles se transformait facilement en créature tout droit sorti d'un cauchemar pour venir vous dévorer accentuant encore plus le malaise de l'ancien agresseur devenu proie. Les mouvements de l'homme étaient hésitants et saccadés, il jetait des regards par dessus son épaule comme s'il pensait sérieusement à s'enfuir. Alors que de son côté Luna se battait bien plus à la manière d'un animal sauvage acculé : ses mouvements étaient agressifs et sans considération pour sa propre sûreté, il n'y avait aucun raffinement ni aucun coup élaboré dans sa façon d'être mais simplement une volonté primitive et instinctive de frapper. Bien que les deux subissaient des blessures, Luna ne cherchant même pas à éviter les coups, il était évident que la jeune fille en portait bien plus qu'elle n'en recevait et bientôt son adversaire fut au sol. Rampant, essayant visiblement de s'enfuir, un effort une nouvelle fois vain, ses blessures saignaient en abondance et il survivrait à peine assez longtemps pour sortir de la ruelle. Luna observa avec fascination ces derniers lambeaux de vie qui s'accrochaient avec toute l'énergie du désespoir, elle s'avança lentement vers lui et s'accroupit au niveau de son visage avant de s'exprimer d'une voix douce.
-Pauvre petite chose qui se débat contre l'inévitable. Mais en as-tu seulement conscience ? Plongeant son regard dans les prunelles de l'homme, Luna laissa échapper un léger rire cristallin. Il semblerait que oui, tu en as conscience. Si personne ne t'aide, tu ne quitteras pas ce lieu en vie. Mais ne désespère pas ! il te reste une chance.
L'homme observait désormais Luna avec incrédulité, il s'était visiblement attendu à ce qu'elle mette fin à son agonie et non à une telle déclaration. Voyant la méfiance dans le regard de son assaillant, Luna se releva lentement en souriant et plaça son arme sur son propre poignet, appuyant doucement avant de continuer joyeusement.
-Les règles du jeu sont simples, dans l'une de mes poches se trouve des bandages, si tu les utilises tu pourras contrôler ton saignement suffisamment longtemps pour atteindre un endroit où quelqu'un pourra te soigner. Comment les obtenir te demandes-tu ? Et bien le dernier de nous deux à être encore conscient pourra les récupérer dans ma poche. Alors qu'en dis-tu veux-tu jouer ? Voyant son interlocuteur acquiescer péniblement le sourire de Luna s'étendit et elle s'entailla profondément le poignet.
Le regard de Luna ne quitta pas un instinct les prunelles de l'homme dont elle ignorait jusqu'au nom, hypnotisée qu'elle était par la féroce lueur dans ses yeux, il était entièrement déterminé à survivre et s'accrochait de toutes ses forces faiblissantes à ses dernières étincelles de vie alors que Luna s'abandonnait sans résistance à l’engourdissement qui s'insinuait lentement dans ses membres et pourtant...
-Il semblerait que j'ai gagné.
Luna soupira et fixa son regard sur son avant bras zébré de cicatrices et qui en comptait désormais une de plus avant de commencer son bandage. La chose l'avait laissé perplexe durant des années, pourquoi donc la personne qui avait le désir de vivre le plus intense ne survivait-elle pas ? Luna n'était pas particulièrement attachée à sa propre vie comme en témoignait sa façon de se battre sans se soucier des conséquences et pourtant elle avait une nouvelle fois survécu. Mais la jeune lady avait fini par percer ce mystère, la vie était tout simplement injuste, contrairement aux contes de fée qu'elle aimait lire, elle ne récompensait pas les plus méritants. Le hasard, la chance et l'inégalité y régnaient en maîtres absolus. C'est pour cela que Luna, avant l'échiquier, avait été aussi friande de jeux tels la roulette russe, la chance et le hasard y avançaient avec honnêteté, à visage découvert, la vie n'était à ses yeux qu'une roulette russe aux règles plus complexes mais tout aussi mortelle et aléatoire. Sa propre survie ce soir n'était due qu'au hasard et à la bonne fortune, elle avait eu énormément de chance de ne subir que des blessures superficielles durant son combat, certains des coups s'ils avaient été portés en des endroits légèrement différents ou avec un peu plus de force auraient pu être mortels. Mais comme tout joueur de roulette russe, la mort et le hasard étaient pour Luna de vieilles amies et si une quelconque divinité contrôlait réellement la chance comme certains semblaient le croire, alors cet être avait clairement décidé de favoriser la jeune lady une fois de plus.
Ayant terminé son bandage, Luna s'apprêta à quitter ce lieu qui disparaîtrait probablement, oublié au bout de quelques heures dans les méandres de l'esprit de Luna qui étaient tout aussi tortueux que ceux de la ville souterraine. Néanmoins la jeune lady s'immobilisa, une personne, probablement une femme, semblait l'observer fixement depuis l'entrée de la ruelle, comme paralysée par ce qu'elle venait d'apercevoir. Luna fronça les sourcils, s'était-il donc passé quelque chose de si extraordinaire ? Laissant son regard courir autour d'elle à la recherche de ce que cette personne pouvait avoir repéré de si incroyable, celui-ci se posa sur les trois corps derrière elle et elle pouffa comprenant que la personne l'avait surement observé elle durant son petit jeu nocturne. Reposant son regard joyeux sur la personne toujours pétrifiée à l'entrée de la ruelle Luna s'approcha d'une démarche sautillante et s'exprima avec gaieté.
-J’ignorais que j'avais un public pour ma représentation de ce soir. Je me présente, Luna Avencurus pour vous servir. La jeune lady s'inclina telle une artiste de cirque qui vient de réaliser un numéro particulièrement complexe avant de pointer négligemment sa lame en direction des corps dans la ruelle. J'espère qu'il ne s'agissait pas d'amis à vous mais si c'est le cas... Toute mes condoléances.
Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Ven 28 Oct - 23:17
L'abîme regarde aussi en toi.Cannelle Delaunoy ▬ Luna Avencurus
Kiss of death
La ville souterraine était ecnore plus terrible que le labyrinthe. Dans le labyrinthe, l'espoir de trouve rune sortie peut encore motivé certaines personnes. Ici, dans ce dédale sans fin sous la terre de L'Echiquier, une fois qu'on franchissait certaines limites, il était improbable d'en ressortir sans la moindre blessure. Même si le territoire s'annonçait comme neutre, il était sans doute le plus dangereux car n'importe qui, justement, le parcourait à sa guise. Les tensions étaient palpable quand belliqueux et avides se croisaient sous les regards amusés des fourbes se délectant de ce spectacle quotidien. Quand on mettait les pieds sous terre, les éclairages artificiels empêchait de savoir clairement à quel moment de la journée on était. Si bien qu'une nuit éternelle semblait règner sur les côtés les plus mal famés de la ville. C'est généralement dans cette obscurité qu'ont lieu les échanges les plus douteux, informations, armes, esclave parfois même ... Tout passait par ce territoire et c'est pourquoi, toute personne présente au bon moment possède l'arme la plus privilégiée de ce monde : La connaissance.
Ce soir là, dans les ruelles sombres et abandonnées de la ville, Cannelle n'avait pas eu la main heureuse. De toute évidence, les préparatifs du bal semblait bien plus occuper les esprits que les divers trafics en cours. Après tout, ils avaient tout si bien préparé pour se delecter d'une potentielle effusion de sang. A coup sûr, on en parlerait longtemps du bal masqué des Fourbes. Rien que cela, suffisait à la mettre en joie. Perdue dans ses pensées, des cris de panique la tirèrent de sa rêverie. Règlement de compte, bisutage ? Quoique ce soit, cela avai peut-être une chance d'être intéressant. En tournant à l'angle de la rue, ce fut pourtant un spectacle étrange auquel elle ne s'attendait pas. Une jeune femme si frêle contre des hommes en supériorité numérique. Elle savait que les gens tombaient parfois bien bas. Mais au dekà de cette innégalité de force, le plus surprenant restait encore l'attitude nonchalante de cette silhouette féminine au milieu des autres.
Même si l'idée était révoltante, Cannelle n'irait pas se mettre en danger pour autant. Ce n'était pas le genre de la maison. Elle se contentit donc d'observer et sa surprise fut d'autant plus grande quand elle remarqua que la femme au prise avec ces ... Ces quoi d'ailleurs ? Avide ? Belliqueux ? ... En tout cas, elle ne reconnaissait pas de visage fourbe. Bref, la jeune femme ne mit pas longtemps à les maîtriser, aussi nombreux qu'ils étaient. Au moment même où elle observait la scène, les plupart des gaillards avaient déjà rendu leur dernier souffle. Le seul encore en vie luttait pour maintenir sa conscience éveillé mais comme ses comparses, il sombra bien vite, mort dans l'anonymat de la cité souterraine, libéré de l'Echiquier à tout jamais.
Accomodant un bandage autour de son bras, la jeune femme couverte de blessure aperçu enfin l'unique témoin de toute la scène. Elle s'approcha, étrangement guillerette avant de se présenter. Luna Avencurus ... Luna ... Ce nom n'était pas inconnu au bataillon. Ainsi donc elle avait devant elle la nouvelle venue des avides, les rumeurs qui la qualifiait ne lui rendait pas justice. En les entendant, Cannelle avait plutôt eu l'impression d'y voir une vieille sorcière au nez crochu et aux manières de rustre animal sauvage. Même si elle semblait effectivement mue par un instinct de survie animal, son visage quant à lui avait tout d'une jeune et jolie jeune femme. Rien à voir avec la façon dont on lui avait dépeint son portrait. Mais bon, c'était là le lot des rumeurs, au plus elles passaient par de bouche, au plus elles parvenaient déformées. Elle lui présenta donc ses condoléances, comme si la responsabilité de ses meurtres n'étaient pas de son ressort. Et aussi enjoué qu'elle pouvait l'être, Cannelle s'empressa de corriger ce malentendus. Au moins, elle avait des infos de premier choix.
- Je ne pense pas les connaître. Ce doit être des perdus de la cité soutteraine. Je me présente, Cannelle, Cannelle Delaunoy.
En posant ses yeux vert sur la jeune femme, elle essaya de jauger si oui ou non, elle était en danger. Même si rien ne laissait paraitre, rien ne l'empêchait de se jeter à la fois sur la jeune femme pour lui planter, à elle aussi, cet énorme couteau plein de sang dans la jugulaire. Mieux valait donc rester sur la défensive.
- Puis-je vous demander ce qu'une jeune femme, seule, fait si loin dans la ville souterraine ?
Hasarda-t-elle. Bien entendu, elle pourrait facilement lui retourner la question, mais pour une fourbe, cela semblait déjà plus logique que pour une avide. Peut-être recherchait-elle quelque chose, auquel cas, il serait bien intéressant de découvrir quoi ... Et d'offrir l'infos au meilleur parti, bien entendu.
Luna Avencurus
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Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Lun 31 Oct - 20:44
L’ABIME REGARDE AUSSI EN TOI #Cannelle Delaunoy
Luna avait du mal à discerner les traits de la nouvelle arrivante, en effet cette dernière était restée à l'entrée de la ruelle et la lumière en provenance de la rue transversale bien que faible contrastait fortement avec la pénombre quasi totale de la ruelle. Luna avait l'impression que son interlocutrice était baignée dans un véritable halo de lumière, au contraire Luna semblait sortir tout droit des ténèbres de la ruelle. L'opposition l'amusa un instant et elle se demanda comment la jeune femme en face d'elle pouvait bien percevoir la scène. Si elle avait eu un esprit plus poétique Luna aurait surement trouvé quelque chose de profond à dire à ce propos, peut-être même une référence religieuse, malheureusement la jeune lady n'avait jamais rien compris à l'art poétique quand à la religion, Luna avait toujours été des plus circonspecte à son encontre. Elle était incapable de l'exprimer par des mots mais quelque chose ne collait tout simplement pas dans la façon dont les religieux décrivaient le monde et la façon dont Luna le percevait. Il y avait dans le monde qu'ils avaient quitté en arrivant sur l'échiquier, une froideur et une futilité pour lesquelles les explications de la religion étaient insuffisantes aux yeux de la jeune fille. Ne trouvant donc rien d'intelligent à rajouter, Luna se contenta de fixer la jeune femme qui lui faisait face, laissant ses pupilles se réhabituer à regarder une source de lumière.
La jeune femme qui lui avait dit se prénommer Cannelle, nom étrange selon Luna, prétendait ne pas connaître ses agresseurs mais bien évidement il était rare de rencontrer des gens qui auraient répondu par l'affirmative dans cette situation, lorsqu'ils étaient mis dans une situation inconfortable les humains avaient tendance à recourir au mensonge au plus grand étonnement de Luna qui ne comprenait pas cet attrait pour le faux, elle préférait de loin jouer avec la vérité, on obtenait des réactions tellement plus intéressantes de cette manière. Quoi qu'il en soit, la jeune lady ne pouvait pas être sûre que Cannelle soit en train de mentir et ne disposait d'aucun moyen de vérifier la véracité de ces dires, accuser la jeune femme au nom d'épice ne lui apporterait rien, Luna décida donc de ne pas pousser dans cette direction. Néanmoins, l'esprit fantasque de la jeune lady trouva bien rapidement un autre moyen de tester la véracité des propos de Cannelle, si cette dernière lui voulait du mal il y avait la possibilité qu'elle l'attaque si Luna se mettait, de nouveau, dans une situation propice à cela. Alors que la jeune femme aux longs cheveux violacés continuait de s'exprimer, le sourire de Luna s'accentua légèrement et d'un geste lent elle rangea son arme dans sa poche, s'offrant désarmée et blessée à cette potentielle menace. Les battements de son cœur s’accélérèrent et l'adrénaline se répandit de nouveau dans son corps sous l'effet du danger auquel elle s'exposait de nouveau volontairement.
Luna afficha une moue boudeuse et enfantine, quelques minutes de silence avaient passé depuis que Cannelle avait fini de s'exprimer sans que celle-ci ne fasse le moindre geste à son encontre, il semblait donc qu'elle ne compte pas l'attaquer dans l'immédiat. Or comme tous les accrocs à l'adrénaline, la jeune lady aimait le danger, c'est ce qui l'avait attiré dans des jeux tels la roulette russe : savoir son existence menacée donnait à Luna bien plus l'impression d'être en vie que n'importe quelle autre expérience et était l'une des raisons principales de son envie de rester sur l'échiquier. Cependant, il était clair que Cannelle était bien plus intéressée par les réponses que Luna pouvait apporter à ses questions que par le fait de l'agresser, la jeune lady se décida donc à reporter son attention sur la question et sourit avec malice.
-Que fais-je ici ? Et pourquoi faudrait-il qu'il y ait une raison précise à ma présence ? C'est tellement plus intéressant d'agir sans raison ni retenue. Si vous voulez mon avis les gens se laissent bien trop souvent enfermer par des concepts aussi limités que la raison ou le bon sens. Pour vous répondre je suis là car c'est ici que mes pas m'ont porté c'est aussi simple que ça.
Luna secoua la tête en soupirant, elle ne comprendrait jamais ces gens qui avaient besoin d'une "raison" pour agir, cela limitait tant le champ des possibles ! Ces esclaves de la logique ignoraient à quel point leur perception du monde était limitée, il y avait tant de choses qu'ils n'expérimenteraient jamais, tant de lieux qu'ils ne visiteraient jamais tout simplement parce qu'ils n'avaient pas de "raison" de s'y trouver. Luna, elle, se laissait littéralement porter par le vent, entraîner par le courant, sans direction ni objectif. Elle explorait le monde tel un enfant qui y fait ses premiers pas et observait avec curiosité les endroits et événements dont elle était témoin. Parfois ses pas l'avait conduite dans des artères grouillantes de vie et d'activité, parfois dans des lieux si isolés qu'elle avait eu l'impression d'être la dernière personne à exister sur Terre et parfois elle avait fait des rencontres comme celle de ce soir. Les pensées de Luna ayant reporté son attention sur ses agresseurs, la question de leur identité tarauda de nouveau la jeune lady. Tournant le dos à Cannelle, Luna s'enfonça de nouveau dans la ruelle et se rapprocha des formes allongées des trois hommes. La jeune fille empoigna la tignasse sale de l'un d'entre-eux à pleine main et releva son visage pour mieux en discerner les traits puis répéta le processus avec le second, elle ignora totalement le troisième homme. En effet si Luna n'avait eu que peu de temps pour observer les visages des deux premiers assaillants lors de leur affrontement, elle avait eu tout loisir de graver les traits du troisième dans sa mémoire pendant qu'elle l'observait se vider de son sang. Les trois hommes lui étaient totalement inconnu, cela n'excluait pas le fait qu'il puisse s'agir d'avides, après tout Luna ne les connaissait pas tous mais la jeune lady en doutait. Les avides avaient l'habitude de se considérer comme l'élite de l'échiquier et leur façon d'agir et de se vêtir s'en ressentait. Les hommes à ses pieds étaient crasseux et débraillés, ils ne ressemblaient définitivement pas à des avides. Restaient les deux autres clans, Luna penchait plutôt pour des belliqueux, ces derniers vivants dans une forêt tels les enfants perdus, leur hygiène était loin d'être exemplaire et bien qu'elle soit encore relativement nouvelle, Luna s'était déjà faite remarquée auprès de ce clan qui n'aimait visiblement pas les jeux auxquels elle jouait avec eux. Cela dit, exclure totalement les fourbes serait stupide, après tout il s'agissait de leur ville et l'endroit où elle se trouvait actuellement ne devait être fréquenté quasi exclusivement que par les fourbes habitant dans les environs. Haussant les épaules, Luna lâcha la tête du second homme qui retomba au sol dans un bruit mat.
-Je ne les connais pas non plus, je les décrirais cela dit à mon clan une fois que je serais rentrée à la cité, qui sait ? Peut-être pourront-ils dénouer ce mystère pour moi. Mais si je le devais, je parierais sur des belliqueux, ils en ont l'apparence crasseuse et puis j'ai une certaine popularité chez ces mauvais perdants. Prenez le jeu de ce soir, les règles étaient honnêtes et l'autre joueur aurait aussi pu gagner ! Je lui avais même donné un avantage !
Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Mer 2 Nov - 17:08
L'abîme regarde aussi en toi.Cannelle Delaunoy ▬ Luna Avencurus
Kiss of death
Vivre, mourir. Quelle importance ? Contrairement à tout ce qu'on pouvait croire, Cannelle s'en fichait pas mal depuis qu'il avait disparu. Son heure viendrait quand elle viendrait, elle ne lutterait pas contre la grande faucheuse. Etait-elle en danger face à cette jeune femme ? Peut-être. Après tout, elle semblait mue par un instinct animal et, pendant quelques secondes, la jeune femme crut qu'elle prenait un certain plaisir à s'être retrouvée dans cette situation. Maintenant que les choses étaient plus calme, elle répondit à Cannelle sur un ton qu'elle qualifia de " sur la défensive ". Certes, les quartiers fourbes étaient des territoires neutre, cependant, rare étaient ceux qui s'y aventuraient aussi profondément sans but. Réfléchie, elle ne prit pas le risque d'interroger plus en profondeur la jeune femme. Après tout, n'était-elle pas, elle-même, une dame seule dans les bas quartiers de la cité souterraine ? Elle trouvait cependant étrange qu'on puisse venir ici de son propre chef sans raison aucune. Peut-être en apprendrait-elle plus de façon détournée. Peut-être aussi, simplement, que les morts derrière elle faisait partie d'un contrat obscur.
La question de la jeune femme semblait avoir agacer la lady qui lui faisait face. La discussion ne prenait pas vraiment une tournure idéale mais puisqu'elle était commencée, autant aller jusqu'au bout des choses. Ne pouvant s'en empêcher, Cannelle observa le bandage à son bras. Même si la mort ne l'effrayait que moyennement, elle ne cherchait pas à jouer avec. Et oui, contrairement à Luna, elle semblait être une personne dotée de ce qu'elle semblait mépriser : Le bon sens. Son interlocutrice semblait alors se désintéressé de la jeune femme à la chevelure violacée, elle observait maintenant les traits de deux de ses victimes, celles qui étaient mortes sur le coup. Puis après quelques minutes, elle revint plus près, assurant qu'elle en ferait la description à son clan. Au vue des circonstances, elle aussi pencherait plutôt pour des belliqueux. Puisque la plupart des avides adoraient l'Echiquier et avait accès au rudiment les plus élémentaires de l'hygiène. Peut-être était-ce ce confort qui en poussait même certains à vouloir rester sur l'Echiquier. Elle soupira, observant les trois corps une dernière fois. Au moins, ils étaient libérés.
- On ne sait jamais ce qui traîne réellement dans ces endroits mal famés. Fourbes, Belliqueux, Avides déchus, on peut trouver de tout à la cité souterraine. C'est l'une des raisons pour lesquelles elle fourmille à toute heure.
Elle n'avait pas entendue les règles de ce jeu, mais elle désapprouvait qu'un jeu puisse laisser quelqu'un se mutiler gratuitement. Sa comparse en revanche, semblait le prendre plutôt de manière désinvolte. Après tout, maintenant qu'elle était sûre de survivre ... Il était facile de jouer avec les mots. Sur le moment, avait-elle eu peur, regrettait-elle ce choix d'attenter à sa vie ? Probablement que non. C'est quelque minute et cette dernière tirade était très clair. La vie ou la mort, ce n'était qu'un jeu pour elle. Cette idée hérissa quelques cheveux sur la nuque de la jeune femme. Ce genre de personne était dangereuse. Puisqu'elle prendrait n'importe quel risque sus prétexte que cela puisse être amusant. Ou en tout cas, c'est l'idée, à première vue, que se faisait Cannelle. Elle acquiesca, un peu mal à l'aise qu'elle puisse prendre aussi facilement la vie sans être atteinte du moindre remord. Si elle décidait de ressortir sous couteau et de trancher la sienne, qui à l'heure actuelle, se rendrait compte de sa disparition ? Certainement personne avant plusieurs jours. C'était aussi ça l'Echiquier. Les morts et les disparitions, c'était de la monnaie courante, cela n'attirait plus l'attention de personne.
- Un jeu ? Celui de mettre votre vie en danger alors que vous vous en etiez admirablement bien sortie face à des gaillards lâches et en surnombre ? N'était-ce pas plutôt une dernière torture pour ce type que de vous voir si méprisante à l'égard de votre vie ?
Si elle n'estimait que si peu sa propre vie, elle se demandait bien ce que pouvait signifier celle des autres à ses yeux. Certainement pas grand chose si ce n'est des obstacles pour son chemin flanant. Même si elle ne partageait pas ce point de vue, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un peu de jalousie envers l'insouciance de cette jeune femme qui, en tout circonstance, ne faisait donc que ce qui lui plaisait ...
Luna Avencurus
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Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Lun 7 Nov - 0:16
L’ABIME REGARDE AUSSI EN TOI #Cannelle Delaunoy
Luna observait le visage de Cannelle avec grand intérêt, elle avait cru distinguer sur les traits de la jeune femme un certain inconfort apparaître durant leur conversation, un malaise dont elle ignorait l'origine. La jeune lady supposait que cette tension devait être soit liée au sujet de leur discussion soit aux corps qui continuaient à lentement répandre un liquide carmin derrière elle. Ne voyant pas en quoi le sujet de conversation aurait pu incommoder son interlocutrice, Luna en conclut, par défaut, que la jeune femme au nom d'épice devait avoir un problème avec les corps de la ruelle. Il était vrai que contempler ce qu'ils étaient tous condamnés à devenir un jour avait tendance à faire réfléchir l'humain sur sa propre mortalité et Luna avait depuis longtemps remarqué que cette pensée terrifiait la plus part des individus qui y étaient confrontés. Ses assaillants l'avaient d'ailleurs bien prouvé, leur arrogance initiale avait vite été balayée une fois que la possibilité de ne pas s'en sortir vivant avait pénétré leur esprit, et c'est en rampant misérablement pour échapper à l'inévitable que le dernier des trois bellâtres s'était éteint. En définitif l'humain est un animal plutôt lâche, songea Luna, effrayé à l'idée de mourir à un tel point que lorsque leur vie se retrouvait en première ligne, la plus part du temps tout principe et tout serment était immédiatement oublié au profit de tenter par tous les moyens de survivre. Luna devint pensive, elle se demandait à quoi serait prête Cannelle pour garantir sa propre survie. Supplier d'être épargnée ? Trahir les personnes lui étant chères ? S'abaisserait-elle aux choses les plus avilissantes juste pour continuer cette chose soit disant sacrée qu'on nommait vie ? Probablement, acquiesça silencieusement la jeune lady, après tout c'était dans l'instinct de l'humain que de vouloir vivre.
Se demandant comment elle pourrait bien apaiser le malaise de Cannelle, Luna se souvint de la façon dont sa nourrice la calmait lorsqu'elle était encore une enfant. La vieille femme avait pour habitude de la prendre doucement dans ses bras et la berçait lentement en lui murmurant des paroles rassurantes à l'oreille jusqu'à ce qu'elle se détende et en général finisse par s'endormir. Il s'agissait de l'un des rares souvenirs pour lesquels Luna éprouvait encore une certaine affection et elle se demanda si une telle méthode pourrait bien marcher sur la jeune femme en face d'elle. Pensant l'idée relativement prometteuse, la jeune lady tendit doucement les bras vers son interlocutrice avant de se figer à mis-parcours, Luna venait de se rendre compte que ses bras avaient, assez logiquement, été éclaboussé d'hémoglobine et si la tenue soignée de Cannelle était comme elle le pensait un indice de son caractère coquet ; la jeune fille doutait fortement que celle-ci apprécie de voir ses vêtements tâchés de sang, elle doutait aussi que d'être souillée par ce liquide macabre aiderait à calmer le malaise de Cannelle. Luna abandonna donc son idée et laissa retomber mollement ses bras le long de son corps. La jeune femme au nom d'épice semblait de toute façon s'être remise d'elle même de sa gêne initiale et s'était lancée dans une critique de ses assaillants en les qualifiant de lâches pour l'avoir attaquée en surnombre. La jeune lady se contenta d'hausser les épaules avec indifférence, la vie était injuste et c'était ainsi. Les combats étaient bien souvent, contrairement au vieux fantasme de la noblesse européenne, dénués de tout honneur ou courage, on ne gagnait pas les guerres en se montrant respectable et valeureux mais en trichant et trahissant, en exploitant chaque faiblesse de son ennemi même par les stratégies les plus viles. Luna était en définitive en profond désaccord avec son interlocutrice sur ce point, il n'y avait selon elle qu'un seul reproche à faire à ses agresseurs et c'était de l'avoir sous-estimée, de ne pas avoir tout mis en oeuvre pour la vaincre. Ils avaient été arrogants et s'étaient lentement approchés en voulant se moquer d'elle, s'ils avaient mis en place une vraie embuscade et l'avaient attaquée par surprise elle n'aurait eu aucune chance d'en réchapper. C'est leur orgueil qui les avaient perdu, ils n'avaient pas utilisé toutes les ressources à leurs dispositions et en avaient payé le prix, un point c'est tout. Luna pencha légèrement la tête en direction du corps de l'homme qui avait participé à son jeu un peu plus tôt puis décocha à Cannelle un sourire énigmatique.
- Une dernière torture ? Vous pensez vraiment ? Pourtant si je n'avais rien fait, cet homme serait mort probablement en tremblant de peur à l'idée de sa fin imminente, ces derniers moments il les aurait passés terrorisé par la vie que s'échappait lentement de son corps. Mais mon jeu a changé cela, mon jeu lui a donné l'espoir qu'il pourrait peut-être s'en sortir vivant, en quoi est-ce là une torture ? N'ai-je pas plutôt fait preuve de clémence et de compassion en rendant plus tolérable ces derniers instants parmi nous ? Luna pencha alors lentement la tête vers le sol, laissant ses cheveux dissimuler son visage avant de continuer à voix basse. Mais bien évidemment l'on pourrait m'objecter qu'en faisant cela je l'ai aussi privé de quelque chose de bien plus précieux... Je me suis approprié ses derniers lambeaux de vie en lui faisant miroiter une survie futile et illusoire et ai dérobé ce temps qu'il aurait dû utiliser pour mettre un point final à sa vie et être en paix avec lui-même... Relevant la tête, Luna afficha son éternel sourire enjoué et reprit d'une voix plus guillerette. En définitive mes motivations importent peu et je ne puis même pas affirmer les connaitre moi-même. Il n'y en a d'ailleurs peut-être aucune ! Après tout la vie n'étant qu'un chaos anarchique et violent, la mort ne doit donc pas être bien différente. Pourquoi faudrait-il donc qu'elle ait un sens ou une justification ?
Luna pouffa à cette pensée, elle trouvait l'idée que rien n'ait de sens y compris ses actes de ce soir particulièrement amusante, tous ces gens qui passaient leur vie à chercher le sens de la vie, de la mort, des actes de leur prochain et de tant d'autres choses. Et si la réponse était simplement qu'il n'y en avait pas ? La jeune lady trouva cela attrayant, telle une une ultime plaisanterie divine envers tous ces esprits rationnels et logiques que de leur dire que leur propre existence était irrationnelle, illogique et vide de sens. Luna était persuadée que si c'était bien le cas, ces esprits étriqués enfermés par leur raison ne l'accepteraient jamais et continueraient de toutes leurs forces d'implanter du sens dans ce qui n'en avait aucun plutôt que d'affronter la nécessité de se défaire de leur si précieuse logique. Secouant la tête, Luna reprit avec amusement.
- Et d'ailleurs comme vous l'avez dit vous même, on peut trouver de tout à la cité souterraine. Alors pourquoi n'y trouverait-on pas aussi des êtres comme moi ? Êtes-vous d'ailleurs si différente ? Quelle peut bien être la raison qui a porté vos pas en ce lieu hostile? Alors que vous avez devant vous la preuve qu'il s'agit d'un endroit dangereux...
Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Ven 11 Nov - 4:38
L'abîme regarde aussi en toi.Cannelle Delaunoy ▬ Luna Avencurus
Kiss of death
La jeune femme à la chevelure violine doutait de pouvoir un jour tomber d'accord avec cette jeune lady dérangée. L'espace d'un instant, elle lui avait tendu les bras, elle avait alors pu voir, avec horreur, que ce n'était sans doute pas la première qu'elle s'infligeait de telle blessure. Elle se demandait toutefois si c'était pour le plaisir ou si à chaque fois, elle s'était retrouvée dans une situation comparable à celle de ce soir. Une chose restait certaine, cette jeune femme était dangereuse et très certainement un atout pour les avides, s'ils arrivaient à contrôler un minimum. Elle pourrait tout aussi bien être une bombe à retardement qui ferait exploser les avides de l'intérieur. Quelque part, Cannelle se voyait légèrement en Luna. Si ce n'était plus d'actualité, elle avait connu une sombre époque et un comportement auto-destructeur. Puisqu'elle semblait vouloir en vouloir un, elle lui en ferait un. Bien sûr, elle n'imaginait pas une seconde que quoique ce soit puisse sauver Luna, hormis elle-même, mais si elle en ressentait le besoin après avoir frôler la mort, elle se devait de lui tendre les bras en retour.
D'un pas, la jeune femme s'avança et prit Luna entre ses bras. Si elle voulait lui planter son couteau dans le dos, c'était l'occasion. De plus, sans même le savoir, Luna avait fait sa soirée. Rapportée une telle information rapporterait surement gros en faisant chanter les belliqueux. A la fois pour l'assassin mais aussi pour divulguer son identité à fort prix. " Vraiment Luna, tu es une pépite " Se dit Cannelle en la relâchant après un bref instant à la serre contre elle. Sous le coup, elle n'avait pas vraiment penser à ses vêtements, de toute façon, elle convaincrait sans doute Charles de lui en offrir d'autre. Ou de la payer suffisamment pour ses infos pour qu'elle s'en rachète. Eh oui, c'était ça la vie de Fourbe. Du commerce et toujours rechercher son profit personnel. Quand elle s'écarta de la jeune femme, il y eut un silence. Il n'était pas pesant, mais s'éternisait. Pourtant, rien ne semblait pouvoir la remettre mal à l'aise. Si ce n'est le discours de la jeune lady quand elle reprit la parole. Avec le point de vue extérieur à la scène, l'issue de cet ultime affrontement n'avait fait aucun doute. Même si elle pouvait comprendre le point de vue de Luna, elle ne pouvait en aucun cas le rejoindre. Cela signifierait accepter qu'il soit mort ... Pour rien.
- Je ne peux pas me résoudre à croire que la vie et la mort n'ait pas un quelconque sens caché qui nous échappe. Sans doute leurs destins était-il de mourir sous ta lame ce soir, pour quelles raisons ? Je l'ignore. Tu peux penser ce que tu veux, à la chance, au destin, au hasard, tout cela, ce n'est que du vent. Nous sommes des marionnettes avec des desseins personnels.
Elle se tut, cette tirade semblait peut-être ni queue ni tête. Et pour cause, il en manquait certainement plus de la moitié du cheminement. Les mots passaient ses lèvres avant même qu'elle n'ait réussi à correctement formés ses phrases. Malgré elle, les battements de son cœur s'était accélérer à l'idée que son interlocutrice pourrait contre toute attente avoir raison. Elle se demandait alors, pourquoi elle devrait rester en vie plus longtemps, pourquoi simplement ne pas le rejoindre ? Elle glissait sa main dans ses cheveux pour se reconcentrer sur le moment présent. Luna marquait un point en mentionnant le fait qu'elle aussi, était là, ect. La seule différence, c'est qu'ici, c'était un peu son domaine. Au fil des années, les gens du coin avait appris à la connaitre, à reconnaître ses caractéristiques, à savoir qu'elle était plus ou moins une protégée du roi des Fourbes. Elle haussait pour réponse ses épaules. Mais si elles partageaient toute deux des points commun, il y avait pourtant une différence capitale : L'une était avide, l'autre était fourbe.
Certes, cela pouvait sembler stupide. Mais pourtant, dans ce monde en guerre, la connaissance est la plus puissante des armes. Et même si les avides se pensaient au sommet, ils ne devraient pas oublier qu'ils ne pouvaient l'être sans les précieuses informations qu'ils offraient. Cannelle sourit à Luna, restant un moment silencieuse. Son appartement n'était pas si loin d'ici et si ses pas l'avaient conduit ici, c'était sans doute pour une seule et unique chose.
- Eh bien, je vis ici depuis tellement longtemps que j'ai appris à dompter cette ville. Si l'on y trouve de tout, c'est bien parce que nous en avons besoin, nous, les fourbes. Et la seule raison probable pour justifier ma venue serait de dire que ... Je devais vous rencontrez ce soir.
La robe de son interlocutrice se tachait de plus en plus au niveau de son torse, surement une plaie plus sérieuse qu'on ne l'aurait cru. Heureusement, ses poches avaient l'air de déborder de bandage, elle pourrait certainement endiguer le flot de cette hémorragie bien rapidement. A moins qu'elle ne perde trop de sang et se sente happée par l'inconscience, auquel cas, Cannelle se verrait contrainte de la soigner elle-même.
Luna Avencurus
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Sujet: Re: L'abîme regarde aussi en toi (ft. Cannelle Delaunoy) Dim 20 Nov - 14:02
L’ABIME REGARDE AUSSI EN TOI #Cannelle Delaunoy
Lorsque Cannelle la prit dans ses bras, Luna se tendit un instant, étonnée de la réaction de la jeune femme, néanmoins peu intéressée par ses motivations, la jeune lady se contenta de fermer les yeux et de répondre à son étreinte. Le souvenir de ce que ce genre de contact avait signifié pour elle étant plus jeune fit naître en elle une vague de nostalgie, Luna ressentait l'écho lointain d'une émotion qu'elle n'arrivait pas à identifier, tel un rêve que l'on oublie peu à peu une fois réveillée, plus Luna essayait de comprendre cette émotion, plus celle-ci semblait s'effacer et sombrer dans son inconscient, restant hors d'atteinte. Leur étreinte finit par prendre fin lorsque la jeune femme au nom d'épice s'écarta, Luna la laissa faire avec réticence, la jeune fille était perplexe, l'ombre d'émotion qui s'était insinuée en elle était toujours présente sans qu'elle puisse précisément expliquer de quoi il s'agit exactement, Luna ne savait tout simplement pas quoi faire de cette sensation qui l'avait lentement envahi. Du moins jusqu'à ce qu'une petite voix cruelle résonne insidieusement à l'intérieur de son crâne. *Tu es tout simplement morte à l'intérieur.* Immédiatement, comme si un vent violent venait de souffler sur son cœur, l'émotion fut balayée et disparue. Son éternel sourire enjoué s'afficha de nouveau sur son visage. La réponse était pourtant simple, les émotions n'avaient pas leur place à l'intérieur de Luna et elle les avait abandonnées il y a de cela bien longtemps, elle les avait volontairement détruites elle même, leur préférant la sourde abîme insensibilisant son cœur à ce qu'une capacité à ressentir impliquait. Et pour être honnête, Luna considérait sa vie bien plus intéressante depuis qu'elle avait fait ce choix, un bien maigre sacrifice vraiment ! Et par bien des aspects, la jeune lady voyait bien plus ça comme une bénédiction.
Luna plissa les yeux, les mots qu'elle avait prononcé avait eu un effet sur Cannelle, elle avait touché à quelque chose de personnel et la réponse de la jeune femme confirma ses soupçons. *Je ne peux pas me résoudre à croire que la vie et la mort n'ait pas un quelconque sens caché* Elle n'avait pas dit que Luna avait tort, non elle refusait tout simplement d'envisager que la jeune lady puisse avoir raison, Luna savait que cela s'appelait le déni même si elle n'en comprenait pas tous les tenants et aboutissants. Néanmoins la jeune fille ne voyait que deux explications. Soit, comme c'était le cas pour beaucoup d'autres, Cannelle était tout simplement terrifiée par l'idée que leur existence n'ait pas de sens et avait décidé de détourner le regard de la vérité pour ne pas l'affronter. Soit il y avait une raison plus personnelle qui la poussait à se voiler la face et Luna pensa immédiatement à la perte d'un être cher, après tout c'était souvent cela qui poussait les gens à enfoncer leur tête dans le sable tels des autruches. La jeune lady s'amusa de l'idée que si elle avait été une fourbe elle aurait probablement essayé de creuser cette information pour en tirer avantage, cela dit Luna n'avait pas l'âme d'une fourbe. Bien qu'elle soit très perceptive, lorsqu'elle arrivait à se concentrer assez longtemps sans se laisser distraire, et arrive généralement à juger du caractère et de la motivation des autres sans grande difficulté, elle avait après tout participé à assez de jeux basés sur le bluff et le mensonge. Luna n'était tout bonnement pas portée par la même volonté que les fourbes de rassembler toutes ces informations et de les utiliser dans un but donné. La jeune lady n'avait pas de but à atteindre que ce soit sur l'échiquier ou dans le monde qu'ils avaient quitté, elle se contentait d'avancer dans la direction qui lui semblait la plus prometteuse et attendait juste de voir le résultat que la route qu'elle avait choisi donnerait et jamais elle ne regardait en arrière avec regret, elle se contentait de continuer joyeusement son chemin en se demandant ce que l'avenir pouvait bien lui réserver.
-A vous entendre, j'étais donc la destinée des trois hommes de ce soir ? Comme c'est romantique ! Quoi qu’à bien y réfléchir, étant donné ce qu'ils avaient probablement prévu de me faire subir avant de me tuer cela ne l'est sans doute pas. Luna secoua doucement la tête avant de continuer. Vous savez une destinée, j'en avais une dans le monde réel, une voie toute tracée et déjà entièrement décidée à l'avance pour moi. M'y conformer, c'était ce que tout le monde attendait de moi, l'idée même que je puisse avoir le choix de dire non n'était même pas envisageable ! Luna baissa le ton, sa voix à peine plus audible qu'un murmure. Cette destinée je l'ai saisi à la gorge et j'ai serré mes mains jusqu'à ce qu'elle rende son dernier soupir. Je l'ai détruite et elle a disparu à tout jamais ma soit disant destinée. Pour les autres, c'est peut-être Alice qui leurs a volé leur destin en les enlevant au monde auquel ils appartenaient mais moi je ne l'ai pas attendu pour m'en débarrasser. Reprenant son ton jovial Luna continua. Alors si je suis une marionnette, il faut croire que j'ai sectionné mes ficelles et que mon marionnettiste m'a abandonné, peut-être qu'un jour un ou une autre ramassera la pauvre marionnette cassée que je suis pour à nouveau me faire danser au bout de mes ficelles mais si je n'aime pas le son de la musique qu'elle ou il me jouera, cette personne subira le même sort que la précédente.
C'est après tout ainsi que Luna se voyait, un être défectueux et brisé, qui avait peu à peu perdu tout ce qui faisait d'elle un être humain. Elle n'avait ni désirs ni doutes, ni amour ni peur. Elle n'avait rien à perdre et ne souhaitait rien gagner non plus. La seule chose qui l'habitait c'était cette abîme si profonde qu'elle semblait infinie, prête à happer tous ceux qui passeraient à sa portée. C'est cela qui faisait de la jeune lady un être si dangereux, une forme de prédateur ultime ne vivant que de la destruction qu'il inflige, bien évidemment il y avait meilleur combattant qu'elle, il y avait plus fin stratège mais elle possédait ce vide qui la remplissait et auquel elle s'abandonnait entièrement. D'une certaine manière Luna était l'être le plus pur qu'il soit, mais sa pureté était celle du mal. Et les gens qui avaient le malheur de s'approcher et de regarder d'un peu trop près la sombre abîme qu'elle était finissaient invariablement par y chuter. Et pourtant, tels des papillons attirés par une lumière synonyme de danger, les gens semblaient graviter autours de Luna comme attirer par cette noirceur qu'ils auraient dû craindre et même celles et ceux qui finissaient par avoir la présence d'esprit de s'éloigner avant d'être dévorés par cette noirceur, n'en sortaient pas indemnes, souillés qu'ils étaient désormais d'avoir trop longtemps contemplé l'abîme sans comprendre qu'elle aussi les avait observés tout ce temps. Et c'est pour cela qu'un magnifique sourire enfantin illumina le visage de Luna lorsqu'elle comprit qu'une nouvelle personne était en train de se pencher au bord du précipice pour regarder dans les tréfonds de l'abîme qu'elle était. La jeune lady saisit les mains de Cannelle entre les siennes et les serra doucement de ses petites mains à l'aspect délicat et fragile. Elle semblait ravie et s'exprima d'une voix cachant mal une excitation puérile que pourrait avoir un jeune enfant à l'idée d'ouvrir ses cadeaux de noël.
-Vous deviez me rencontrer ? Comme c'est merveilleux ! Vous êtes la deuxième personne à me dire une chose de la sorte depuis mon arrivée ici ! Et je suis devenue si bonne amie avec la première ! Luna fit une pause pour reprendre son souffle. Et pourquoi donc deviez-vous me rencontrer ? M'avez-vous cherché ? Pour quelle raisons ? Y a-t-il d'autres personnes que je dois rencontrer ?