Intrigue #1

L'indépendance des Fourbes

Il a suffit d’une nuit. Une seule. Et le fragile équilibre de l’Echiquier a été réduit à l’état de cendres : Les Fourbes viennent de revendiquer leur indépendance. Du côté des Avides et des Belliqueux, c’est la panique totale ce matin, impossible de savoir exactement à quel point les dégâts sont graves, d'autant que certains Fourbes ont été surpris à faire usage de dons... Alors qu'Aquaworld et Trickyland sont sur le pied de guerre, Mazecity est en effervescence, organisant sa première élection afin d'élire son futur dirigeant.
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Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)

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MessageSujet: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyJeu 11 Aoû - 13:28

Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas

Elijah aimait la nuit au village suspendu. Le seul moment de la journée où il lui était permis de s'installer sur une des passerelles reliant les différents arbres de la forêt vierge et de simplement se laisser vivre. Un moment pour être seul avec lui-même sans devoir se soucier d'Avides, de Belliqueux et de cette guerre. Un moment où il pouvait cesser d'être l'Elijah de ce monde-ci et où il pouvait redevenir un peu celui de ce monde-là. C'est ce qui lui manquait le plus sur l'Echiquier, le fait d'être lui-même. Et puis parfois il y avait l'idée vicieuse qu'il était lui-même justement, comme il ne l'avait jamais été et comme il n'aurait jamais pu l'être sans cette aventure. Il y avait un petit côté terrifiant à se demander si ce qu'il était sur l'Echiquier avait toujours été sa véritable nature, juste profondément cachée lorsqu'il vivait encore dans le bush.

Ça lui manquait aussi, ça. Le bush. Il regrettait l'époque où il pouvait se coucher sur le toit de la véranda de la maison et faire face aux étoiles. On se sentait bien, libre et terriblement vivant. Chanceux d’être en vie dans cet univers. Ici, les étoiles étaient cachées à moitié par la cime des arbres, se contentant de n’être que de vagues petits points lumineux. Elles n’avaient pas la même intensité, pas la même beauté. Heureusement, il y avait les lucioles.

Il avait découvert ça en arrivant sur l’Echiquier, des petites boules de feu qui semblaient s’immobiliser dans les airs. Certains des Belliqueux venant d’époques plus lointaines étaient persuadés d’avoir affaire à des feux follets, des esprits malins, et se signaient à chaque fois qu’ils voyaient le village en être assailli mais Elijah savait, pour en avoir déjà vu dans les livres, que les lucioles n’avaient rien d’esprits malins. Elles étaient belles et il y avait cette douceur qui s’en dégageait. Pour lui, elles étaient bien plus magiques que n’importe quelle magie présente sur l’Echiquier, elles apaisait les angoisses et les douleurs les plus profondes d’Elijah, lui rappelant que malgré la guerre et le chaos, les belles choses subsistaient et surgissaient parfois dans les endroits les plus inattendus. Elles semblaient être de ces créatures sur qui le temps n’a pas d’emprise, si fortes et pourtant si fragiles à la fois. Il avait déjà essayé de les toucher, mais les lucioles ne se laissaient pas apprivoiser et disparaissaient au moindre bruit. Parfois, l’australien se demandait s’il ne devenait pas fou, si elles étaient bien réelles, si tout ce qui l’entourait l’était seulement. Y avait-il une once de réalité dans cette folie qui l’entourait ? Peut-être tout cela n’était-il qu’un horrible cauchemar, un de ceux à l’air terriblement réels et qui réveillaient en sursaut durant les chaudes nuits d’été.

C’était sans doute le pire sur l’Echiquier. Cette sensation que tout était réel sans vraiment l’être en même temps et qu’il aurait suffit d’un claquement de doigt pour que tout s’arrête. C’était un piège terrible. Vicieux même. Parce qu’il y avait toujours ce cruel espoir que, si ça ne paraissait pas suffisamment réel, alors peut-être ne l’était-ce pas justement.

Elijah tendit le bras au-dessus de sa tête et tenta d’attraper une nouvelle fois une de ces boules de feu quand un léger grincement se fit entendre sur une passerelle proche, indiquant le passage de quelqu’un venant dans sa direction. Aussitôt les lucioles s’éteignirent et Elijah se releva légèrement, main sur un de ses couteaux, juste au cas où.

ft. Samuel


Dernière édition par Elijah Fawkes le Ven 26 Aoû - 14:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyMar 23 Aoû - 11:41

Le grand intérêt de SamSock pour les différents décors de l'Échiquier reposait sur leur capacité à représenter physiquement l'état d'esprit des personnes qui les visitaient.

C'était à la fois limpide et absolument faux. Ces constructions n'avaient comme importance que celle que les passants voulaient bien leur donner. Sans regard pour les admirer, ces installations ne signifiaient rien.

"Prenez ça dans votre tête, les maîtres de l'Échiquier..." Pensait le fleuriste qui se disaient que ces étranges êtres n'étaient que de bêtes metteurs en scène en manque d'attention.

Le regretté recruté de cet insupportable casting errait sur les ponts du village suspendu. Les grincements, le balancement des cordes, la présence envahissante du vide... tant d'indices qui mettaient en valeur le fragile équilibre sur lequel comptait Samuel. Son parcours se résumait à cela : une avancée perdue dans un paysage hostile, où l'on craint constamment quelque chose qu'on ne cerne jamais suffisamment bien.

En maigre lot de consolation, il se disait que c'était le cas pour bien des gens ici. Cela permettrait aux vaincus de pleurer l'un contre l'autre avant de succomber face aux dispositifs mis en place par les dirigeants du jeu.

Cela le dégoûtait. Pas question de s'emmêler dans des relations houleuses avec des inconnus dont il n'avait que faire, d'autant plus que sa fierté naturelle fixait d'emblée un barrage solide avec les autres. Désespoir ou pas, il ne souhaitait compter sur l'appui de personne si jamais il sentait que sa dernière heure était venue.

Ce serait faire un trop beau cadeau à ses adversaires...

Ses pas l'avaient mené proche de quelqu'un. Soit, ce n'était pas véritablement un problème en soi. Ce quelqu'un cependant, s'amusait avec des insectes luminescents, des petites sphères ardentes, pleines de vie...

C'était donc la haine qui avait guidé SamSock jusqu'ici. La haine terrible et viscérale qu'il vouait pour les boules de feu. Ce souvenir encore âcre en lui qui rappelait l'enfer des années passées.

"C'est ça, cassez vous sales bêtes." Hurlait silencieusement la conscience du fleuriste.

Alors qu'une grimace sadique tordait sensiblement ses lèvres, il réalisait qu'il était observé.

A son tour alors de subir l'impression d'une personne.

Samuel avec un air contrit et désinvolte, lança alors qu'il avait les mains dans les poches un "Salut" des plus insolents.

A croire que tout était de la faute de ce Belliqueux s'il y avait des lucioles ici...
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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyVen 26 Aoû - 14:43

Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas

Elijah lança un regard noir et hostile au nouveau venu. Il était venu interrompre son moment, son peu de tranquillité dans ce monde de fou et ça, c’était une faute impardonnable aux yeux du Belliqueux. En plus il était bizarre. D’abord il y avait eu cette moue horrible sur son visage puis, quand il s’était rendu compte de la présence d’Elijah, il avait adopté un air désinvolte, tellement tête à claques et un peu arrogant. L’australien avait eu envie de lui sauter à la gorge quand l’autre l’avait salué avec une rare insolence. Typiquement le genre de comportement qu’il ne supportait pas, il lui rappelait un peu ces touristes américains, convaincus que le monde leur appartient et qu’ils savent tout mieux que tout le monde. Il n’aimait définitivement pas cette rencontre.

Il se releva dans un mouvement lent et décida que rester dans l’ombre et ignorer ce type était encore la meilleure chose à faire dans un premier temps. Peut-être qu’il se dirait qu’il avait rêvé et qu’il passerait son chemin. Il n’aimait pas trainer avec les gens de manière générale, il n’allait pas commencer à aimer frayer avec des gens qui, en plus, ne lui inspirant aucune sympathie ou aucune confiance. Ainsi, au lieu de lui rendre simplement son salut, Elijah se contenta de le regarder à moitié caché par la pénombre avant de détourner les yeux d’un air véritablement agacé. Bon sang, il devait dire quelque chose quand même mais il avait horreur de se forcer pour le plaisir. Il aurait préféré que ce type aux cheveux roses – d’un très mauvais goût au passage, avait-on idée d’arborer une tête pareille, c’était indécent ! – passe son chemin et fasse comme si de rien n’était. Certes, ça l’aurait agacé également mais, au moins, il n’aurait pas eu à faire semblant d’être ravi de le voir ou tout du moins poli quand il avait juste envie d’envoyer valser son poing dans sa tronche aux yeux jaunes pour avoir osé effrayer les lucioles.

Le Belliqueux se força finalement à sortir de l’ombre et avança de quelques pas avec un grand sourire se voulant amical mais que son air peu amène contredisait très largement.  Au fond, il s’en fichait un peu d’avoir une expression sympathique – l’autre penserait de toute façon ce qu’il voudrait, peu importe sa tête – mais en ces temps troublés, il se devait au moins d’essayer de paraître un chouïa gentil. Histoire de ne pas finir avec une balle dans la tête.  Oui, il devait dire quelque chose de sympa. Comme un salut par exemple. Très bonne idée le salut, il allait faire ça.


- Qu’est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il en croisant les bras sur son torse.

Ou pas finalement, autant y aller directement après tout, c’était tout aussi bien, juste… plus abrupt peut-être. Il n’était vraiment pas doué pour ça.

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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyDim 11 Sep - 14:00

Il fut impossible pour SamSock de répondre tout de suite à la personne qui venait de s'imposer face à lui. L'attitude que le quidam lui renvoyait faisait tourner trop de choses dans sa tête pour qu'il ne daigne relancer l'échange (ou la joute ?) verbale.

Le fleuriste se perdit dans l'observation du corps de son partenaire. Cela ne dura qu'une seconde parce que Samuel était un expert pour observer les dégaines des badauds et les scanner en un instant de la tête aux pieds.


Cela fut suffisant pour couper un peu le dialogue. Temporiser. Ou envenimer les prochaines phrases qui allaient surgir lors de la nouvelle attaque… Mais SamSock n’était pas d’humeur combattive ce soir. La déferlante de haine qui était née en lui au moment où il avait vu les lucioles l’avait moralement épuisé.


La bataille était finie, et il avait gagné, c’était parfait. Il ne restait plus qu’à savourer la victoire avec cette espèce d’inconnu qui ne pouvait que se réjouir pour les pensées du fleuriste que celui-ci ne partageait avec personne.


L’individu n’était pas réellement un nouveau venu par ici, non. Ce n’était pas une petite recrue dans la mesure où SamSock l’avait déjà vu. Son allure étrange, ses tatouages bizarres… Même son nom avait quelque chose d’atypique. Elja, ou Djeh, il ne se souvenait plus.


Il avait l’air dangereux et violent. C’était des caractéristiques qui avaient de quoi bien déranger Samuel, qui haïssait ces traits de caractère. Il détestait ces aspects parce qu’il était bien difficile de leur tenir bon sans soi-même céder. Avec les folies qui tordaient les mondes dans lesquels il avait vécu (le monde réel compris) il savait bien que le citoyen lambda était incapable de se protéger de tout avec seulement des mots. Aussi il craignait de dépasser la limite, ou plutôt de la dépasser à nouveau.


SamSock n’était plus suffisamment craintif pour souhaiter s’en sortir sans abîmer qui que ce soit. Mais il ne voulait pas s’attirer d’ennuis. Ainsi il ne tenta rien contre l’homme qui était avec lui. Samuel était parfaitement détendu. Prêt à bondir en cas de problème. Prêt à jeter l’autre par-dessus les ponts suspendus sans le moindre remord. Mais il était calme, il le savait, et cela l’effrayait. C’était à la fois la preuve qu’il se contrôlait et l’annonce que son mental tiendrait difficilement s’il était capable d’une telle froideur. Si le détachement n’était pas une option pour espérer survivre, le crime gratuit n’était en aucun cas envisageable.


L’instant pensée était terminé. En fait, entre SamSock et Elijah, rien ne s’était passé. Ils avaient échangé deux mots et se partageaient leur présence depuis moins d’une minute.


Simplement, et comme toujours dans les situations dans lesquelles se trouvait empêtré Samuel, le moindre acte était truffé de sens et leur impact atteignait très simplement des échelles démesurées. Prudence était donc de mise, même lorsqu’il s’agissait de respirer.


C’était toute la richesse de l’être humain. Ce bête échange entre les deux hommes devenait une véritable danse, une parade presque guerrière à cause des craintes que leur dictait leur cerveau.


Elijah avait mis Samuel dans sa ligne de mire. Le fleuriste échappa au tir en faisant un pas chassé. La balle fusa avec tant de vitesse que ses cheveux roses s’agitèrent face à tant de force, au moment où le projectile passa à côté de son visage. La fenêtre d’ouverture était prête, à lui de poser de nouvelles bases.


« Je me promène pour observer le paysage de nuit… et trouver de la compagnie avec qui discuter. Et toi ? »
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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyMer 23 Nov - 10:51

Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas

Il ne l’aimait pas. Pas beaucoup. A vrai dire, il y avait quelque chose chez le nouveau venu qui dérangeait Elijah au plus haut point. Etait-ce cette couleur de cheveux si excentrique qui lui rappelait tant les insupportables touristes, ou bien était-ce tout simplement viscéral, un sixième sens bestial qui lui hurlait de s’éloigner de cet inconnu qui lui hérissait les poils ? Il y avait quelque chose chez lui qui avait toujours rendu l’australien mal à l’aise. Comme s’il savait quelque chose que les autres ne savaient pas. Et il y avait cette manière d’observer les gens, comme s’il s’amusait à les scanner. Le Belliqueux détestait se sentir jaugé d’un simple regard.

Cependant, bubblegum-man essayait d’être cordial, du moins un minimum, et Elijah ne pouvait pas se permettre de laisser son sale caractère prendre le dessus. Il se devait d’être civilisé, enjoué, ou n’importe quelle autre connerie de ce type, ça lui ferait peut-être du bien de se faire une connaissance qui ne le prendrait pas en grippe directement. Oui, il pouvait faire un effort.

- Je suppose que je me contente d’observer la nuit. Je ne recherche pas particulièrement la compagnie.  

Il allait sérieusement falloir qu’il revoie ses méthodes de sociabilisassions.

- Enfin, je veux dire, je ne m’attendais pas à voir quelqu’un dans le coin au milieu de la nuit. D’habitude, je suis seul. Enfin aussi seul qu’on peut l’être en compagnie de centaines de lucioles.  

Un peu mieux. Et l’inconnu n’avait pas encore essayé de l’égorger par surprise. Peut-être qu’ils arriveraient à terminer cet échange sans s’étriper après tout.

- Tu… cherches quelque chose peut-être ?  

Il avait beau essayer d’être cordial et amical, sa voix la trahissait, légèrement tendue et un peu plus rauque que d’habitude. Il y avait quelque chose chez ce type qui le mettait vraiment mal à l’aise. Certes, il avait du mal avec les interactions humaines de manière générale, mais c’était plutôt la première impression qu’il avait eu du personnage qui le dérangeait ou plutôt l’absence de toute trace de celle-ci à présent. L’homme aux cheveux roses avait changé du tout au tout en quelques secondes à peine et si Elijah n’était pas réveillé, il aurait cru avoir rêvé l’hostilité qui s’était dégagé de l’autre Belliqueux à ce moment-là. Il le connaissait ce type, il avait un surnom bizarre avec une chaussette ou il ne savait plus trop quoi, et d’habitude, même s’il n’était pas particulièrement amical, il n’avait pas l’air particulièrement dangereux. Or, dès l’instant où il était arrivé ce soir, où il avait perturbé le calme d’Elijah, ce dernier avait eu… peur. Parce que ce type-là avait l’air d’être capable de tout. Quelqu’un qui détestait aussi ouvertement les lucioles ne pouvait pas être quelqu’un de bon. Du moins, c’est ce que pensait l’australien.

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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) EmptyLun 30 Jan - 15:46

En entendant l’autre bafouiller, Samsock laissa tomber sa froideur au profit d’un enthousiasme tranquille.

Les pulsions de haine en lui étaient brûlantes. Cela fit qu’elles prirent facilement de la hauteur dans l’air en s’évaporant, grimpant sur les cheveux du fleuriste pour ensuite s’en détacher en rejoignant l’éther.

Cette rapide et puissante conversion purgea le jeune homme et l’allégea. Il ne se sentit presque plus exister sur le pont du village.

Mais il était toujours là, bien ancré dans l’instant présent. La dissipation de la brume formée par ses incertitudes lui permit de voir plus clairement la situation dans laquelle il se trouvait.

Il fit quelque pas aux côtés de l’autre homme.

Il était maintenant présent avec lui au bord du vide.

Jeu égal sans plus de coup fourré. Les mains de Samuel étaient cramponnées au garde-fou. Quel plaisir que de converser sur le fil d’un rasoir.

« Le sommeil… Je cherche le sommeil. Un moyen de sortir d’ici, évidemment. Mais d’abord, le sommeil… »

Un léger tressautement nerveux fusa lorsque vint se planter dans sa cervelle une vrille gravée de nouvelles pensées, teintées de mélancolie et vraisemblablement poétiques.

« Il est parti avec les lucioles… »

Une petite seconde eut le temps de mourir, laquelle n’était pas due à un quelconque malaise. La paume de SamSock quitta le cordage de la barrière pour révéler ce qui venait de naître sur elle : un asphodèle, manifestement envieux de toucher les étoiles.

La fleur se développait au point de prendre la forme d’un pieu planté dans la main de Samuel. Ce-dernier regardait ce spectacle avec une certaine résignation.

La plante devenait bientôt envahissante, et d’ici un instant, SamSock allait la jeter depuis les hauteurs, pour qu’elle aille mourir plus bas, dans les profondeurs de la forêt ou du lagon.
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MessageSujet: Re: Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)  Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render) Empty

Et si ça ne parait pas réel, peut-être que ça ne l'est pas (ft. Samuel Render)

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